Comme en médecine, il faut en psychologie considérer que la chose visible qui génère un mal être est un signe d'alerte, un symptôme qui témoigne d'un dérèglement dont il nous faut trouver l'origine. Sans cette compréhension de ce qui produit le signe inquiétant, on peut longtemps essayer de le combattre en vain. Lorsque le sujet va mieux, dans le sens où un conflit psychique est en train de se résoudre en lui, on constate alors que les symptômes peuvent "tomber" les uns après les autres. L'entourage observe souvent un changement notable qui est d'ailleurs plus ou moins bien vécu.

Le symptôme : le warning!

Qu'est-ce qu'un symptôme en psychologie? Pour faire simple nous parlerons de tous les comportements qui peuvent déranger un sujet ou son entourage. Concernant la psychologie de l'enfant, les parents rapportent souvent des comportements qui ne passent plus à l'école et qu'ils voudraient voir disparaître :

- Taper ses camarades;

- Voler des affaires;

- Ne pas supporter la frustration;

- Ne pas respecter le cadre posé par l'adulte;

- Se montrer opposant (TOP : Trouble de l'Opposition avec Provocation);

- Mentir souvent;

- Fuguer;

- Recherche d'affection permanente (collage physique ou demande d'affection);

- Ne pas supporter d'être seul - Ne pas vouloir dormir seul;

- Insullter ses parents ou les adultes;

- ...

Tous ces comportements peuvent occuper une telle place dans le quotidien d'une famille, qu'on les pense centraux, sans comprendre qu'ils sont liés à une cause qu'il faut nécessairement débusquer. Nous pourrions désigner cette cause comme la crainte de quelque chose, et plus simplement parler d'angoisse. Quelle angoisse peut pousser un enfant à se montrer agressif ou ne pas vouloir dormir seul? Nous ne pouvons qu'inviter les parents à comprendre ce qu'il se passe. Pour les aider à construire leur réflexion, un petit tableau permettant d'évaluer les comportements posant problème peut être d'une aide précieuse :

Cette réflexion est fondamentale, car un comportement n'apparaît jamais ex nihilo. Il a une histoire, une antériorité. Il sert à quelque chose dans l'économie psychique du sujet. On parle en psychologie comportementale de la fonction du comportement.

Sert-il à obtenir quelque chose ?

Sert-il à éviter quelque chose ?

Peut-il s'agir par exemple d'obtenir une certaine attention (exclusivité), d'éviter de ressentir une angoisse de séparation par les comportements-problèmes (symptômes) suivants : désobéissance, provocations, logorrhée...?

Quelles stratégies?

Cette évaluation permettra également de définir une stratégie ;

- Quel comportement alternatif va-t-on essayer des développer (renforcer) chez l'enfant?

- Quel contre-conditionnement (inverser l'effet du conditionnement existant) pourra-t-on mettre en place pour défaire cette boucle infernale que l'Evaluation Fonctionnelle du Comportement aura mis en lumière?

- Il s'agira bien sûr d'agir sur les antécédents et les conséquences en modifiant la réponse de l'environnement au comportement. Car nous savons en psychologie comportementale, que le maintien d'un comportement dépend de sa conséquence. Le souci, nous le savons, est que les parents sont logiquement conditionnés depuis X années à donner au comportement-problème les mêmes conséquences (les mêmes réponses). C'est la raison pour laquelle un accompagnement de type "guidance parentale" est souvent nécessaire. C'est ce que nous faisons à LezAPe (Les Ateliers Parents-enfants).

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