Mais l'école nous dit qu'il y a un problème. Pourquoi?

LezAPe : La face cachée de la psychologie de l'enfant

Lorsque que l'on est un psychologue spécialisé dans le domaine de l'enfance et de la guidance parentale, on entend fréquemment les parents dire : "Mais à la maison tout va bien". Que se cache-t-il derrière cette expression qu'ils affirment avec sincérité?

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Que dit l'école

Les parents affirmant que tout va bien à la maison avouent souvent qu'ils se retrouvent face à nous à la demande d'un directeur d'établissement. Parce qu'à l'école, les choses se passent tout autrement. L'enfant est turbulent, ne respecte pas les règles et ne supporte pas la frustration. Comment se fait-il donc qu'il y ait un tel écart au niveau de son comportement? La suspicion n'est alors jamais loin. Les parents peuvent rapidement penser que l'école persécute leur enfant, et l'école, que les parents sont laxistes. Inversement, il est possible que l'enfant soit sage à l'école, et infernal à son domicile.

 

L'apprentissage de la frustration

On peut d'abord considérer que cette différence a plusieurs origines. Sans être laxistes, les parents peuvent en effet peiner à instaurer un cadre solide, ce qui aurait pour conséquence que l'enfant supporte difficilement celui plus exigeant de l'école. Au niveau comportemental, la tolérance à la frustration est un domaine qui comme les autres dépend de l'âge développemental de l'enfant. En première section, deuxième section etc, le cadre demeure souple parce que les professionnels savent par expérience que le stade d'évolution de l'enfant ne lui permet pas supporter par exemple la station assiste trop longtemps. De mêmes, les activités demandant des efforts cognitifs ne peuvent excéder quelques minutes et doivent être d'une difficulté relative, l'enfant ne pouvant supporter les frustrations consécutives à de nombreux échecs. Mais par la suite, à mesure que l'enfant gagnera en maturité, et que son âge développemental évoluera, on attendra de lui qu'il supporte un travail plus important ainsi qu'une discipline plus serrée (rester assis plus longtemps, ne pas bavarder ou faire du bruit, attendre avant d'aller aux toilettes, respecter les nombreuses règles posées par l'école...).

Il semble évident de dire que si les règles ne se "durcissent" pas à la maison à mesure que l'enfant grandit, et que ce dernier reste très intolérant à la frustration à un âge où il ne devrait plus l'être avec ses parents, l'école qui elle exigera toujours plus, risque de grincer des dents à un moment ou un autre.

Dans ce cas de figure, il est alors conseillé aux parents d'accepter d'instaurer des règles plus strictes à la maison afin d'amener progressivement l'enfant à un principe de réalité. Le parent doit alors être prévenu que les crises vont se multiplier mais que ce passage est nécessaire.

Ce changement des habitudes ne sera bien sûr pas évident à réaliser. Pourquoi? Parce que l'enfant aura pris pour habitude que la maison soit le lieu où l'on cède à ses caprices après une crise ou deux : [conditionnement : association SN (maison) + SI (crises) = RC]. Conditionné à cette réalité qui a été renforcée crise après crise, il lui faudra du temps pour changer de comportement, comme il faudra du temps aux parents pour parvenir à changer de modèle. Ils auront bien sûr la compréhension intellectuelle de ce changement nécessaire, mais l'application sera plus difficile. Comment dire non sans se sentir un mauvais parent? Leurs parents ont-ils été trop sévères avec eux, les rendant craintifs (névrotiquement) quant à l'imposition de règles?


Autres apprentissages : On peut aussi considérer que tout va bien à la maison, non parce que le cadre est trop souple, mais parce que l'enfant qui n'a pas encore consolidé son individuation supporte mal les situations groupales où il doit partager l'attention de l'adulte. Dans ce cas précis, le travail ne concerne donc pas un cadre à instaurer à la maison, mais un travail autour du lien et de ce que l'on appelle plus généralement l'autonomie. Le jeune devra là aussi évoluer d'un point de vue développemental pour se montrer capable d'évoluer seul sans l'attention constante de l'adulte (comme ça serait le cas à la maison dans notre exemple). Notre travail est alors de faire réaliser au parents que l'enfant gère mal le manque d'attention et qu'il va falloir commencer à travailler sur cette distance salutaire avec lui (à la maison).

En tout état de cause, si "tout se passe bien à la maison", les parents doivent réaliser que des comportements qu'ils ne perçoivent pas s'expriment souvent à minima sous leur nez, et que ceux-ci sont simplement rendus plus visibles par le contexte scolaire. L'école étant une micro-société ayant pour vocation de permerttre par la suite à l'enfant une bonne intégration dans la société une fois adulte, il est impératif que ce dernier parvienne à tenir dans ce cadre scolaire qui lui est imposé.



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Jean-Luc ROBERT Psychologue à LezAPe
Psychologue spécialisé dans les Troubles du Spectre Autistique

Auteur du livre : Ma vérité sur l'autisme, Jean-Luc ROBERT, N° ADELI : 779301076, consacre essentiellement sa carrière à l'étude et au traitement des troubles du comportement des enfants, notamment des autistes.


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