Quand l'échec devient un atout contre l'angoisse

ARTICLE LEZAPE : Quand l'échec devient un atout contre l'angoisse

Mais quels peuvent être ces bénéfices puissants qui agissent comme de véritables récompenses motivantes pour reproduire à l’infini ces mauvais comportements ?

Comment être le dernier de la classe, le ou la cancre dont tout le monde se moque, peut-il être un statut recherché et secondairement bénéfique à l’élève ?

C'est ce que nous allons voir en étudiant le cas particulier des élèves obtenant ces bénéfices secondaires par leurs comportements.

Celui ou celle qui obtient VS celui ou celle qui donne

Il faut savoir que les bénéfices que l’on appelle « secondaires », sont souvent invisibles pour tout ou partie des personnes qui entourent celui ou celle qui les obtient. On pourrait parler de réponses encourageantes données à l’insu des personnes qui les donnent. Ces personnes renforcent le mauvais comportement de l’enfant, bien qu’elles aient le farouche désir de le faire au contraire cesser.

Selon le principe du conditionnement, l’enfant qui obtient une réponse agréable pour lui, est encouragé à reproduire son comportement. Pourquoi? Parce que Le cerveau garde en mémoire qu’à chaque mauvais comportement émis, se succède une ou des conséquences agréables (apaisement de l’angoisse).

En général, les instituteurs.trices, parents et autres proches, pensent que l’enfant ne peut avoir aucun intérêt à avoir pareil comportement. Aucun intérêt conscient peut-être, mais un intérêt inconscient et secondaire, sûrement.
L'enfant met alors tout le monde en échec et peut en tirer une certaine jouissance :
"Mon fils me rend folle! Comment peut-il être aussi..." Le parent est aussi blessé dans son narcissisme par cette situation : regard de l'école, de la famille, des amis.

La définition

Car en effet, avoir un bénéfice secondaire, c’est tirer un bénéfice inconscient d’une situation censée être défavorable, mais dont l’arrêt signifierait la perte du bénéfice en question.

Le bénéfice secondaire pourrait se distinguer du bénéfice primaire par sa survenue après coup, comme un gain supplémentaire qu’on ne pourrait imaginer de prime abord.

En d'autres termes pour nos cher.e.s élèves

- être puni pourrait secondairement être un bénéfice,
- et être un mauvais élève pourrait aussi être un bénéfice.

Mais quels peuvent être ces bénéfices puissants qui agissent comme de véritables récompenses motivantes pour reproduire à l’infini ces mauvais comportements ?

Comment être le dernier de la classe, le ou la cancre dont tout le monde se moque, peut-il être un statut recherché et secondairement bénéfique à l’élève ?


A cette question je répondrai par une série de questions que j’adresse aux lecteurs :

Etre nul.le suscite-t-il que des moqueries?

Avoir la prétendue malchance d’être moins intelligent.e, d’être en quelque sorte handicap.é.e, pourrait susciter quels ressentis chez autrui?
- De la bienveillance, de l’écoute, de l’empathie, de l’attention, de l’affection devant tant de malheur peut-être?

- Si maman, papa, la maîtresse, s'inquiètent tant pour moi c'est donc qu'ils m'aiment? Vraiment?

Curieuse façon d’obtenir de l’affection de la part de la maîtresse ou du maître je le concède, mais à défaut de pouvoir en obtenir en étant le premier de la classe…

La force de l'inconscient

Car en effet, il ne faut pas se dire que celui qui bénéficie secondairement d’un avantage est un froid calculateur conscient. Il s’agit plutôt de se dire qu’il est un opportuniste qui s’est empiriquement rendu compte (à un niveau inconscient) qu’il y avait un avantage à :

- échouer (à l’école, au sport ou au travail),
- rester en couple avec une personne qu’on n’aime plus voire qu’on déteste,
- être trahi.e, agressé.e, dépossédé.e, martyrisé.e, malade…

Oui, impensable pour nos esprits cartésiens de se dire de prime abord qu’il pourrait être avantageux pour le malade que certains maux perdurent, et pourtant.

Vous pensez alors qu’être le.la dernier.e de la classe est une peine bien supportable pour un.e élève en quête d’affection, au regard de tous les bénéfices dont il.elle pourra tirer de son statut.

Les conséquences à long terme

Le problème est que lorsque cette boucle dure dans le temps, elle se trouve renforcée à un point où l’enfant peut en grande partie construire sa personnalité sur ce comportement néfaste qui lui collera désormais à la peau.
Comme pris.e à son propre piège, encore une fois sur le plan inconscient, on peut envisager que le.la mauvais.e élève devienne par la suite un.e adulte persuadé.e d’être réellement incapable.

Ces cas ne sont peut-être pas si rares qu’on pourrait le penser. C’est la raison pour laquelle il est je pense souhaitable que les enseignant.e.s, orthophonistes et autres professionnel.le.s concerné.e.s par les apprentissages, soient vigilant.e.s sur ce point, considérant qu'il en va de l'avenir des élèves en question.




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Jean-Luc ROBERT Psychologue à LezAPe
Psychologue spécialisé dans les Troubles du Spectre Autistique

Auteur du livre : Ma vérité sur l'autisme, Jean-Luc ROBERT, N° ADELI : 779301076, consacre essentiellement sa carrière à l'étude et au traitement des troubles du comportement des enfants, notamment des autistes.


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